Derniers jours / Last days
Les derniers jours nous avons répondu aux questions qui sortaient un peu du cadre de la formation et nous sommes retournés au café internet pour terminer le cours de la semaine précédente mais la connexion fut brève, pas le temps de leur montrer comment créer un blog mais nous avons tout de même aidé ceux qui le voulaient à créer un compte Facebook! (pour se familiariser avec les réseaux sociaux).
Nous sommes retournés à la pied à l'institut en parlant des projets des uns et des autres. Léontine veut faire une formation de secretaire par correspondance, Norbert qui est plus âgé veut continuer à apprendre à utiliser l'ordinateur pour entretenir sa mémoire et sa curiosité.
Nous nous arrêtons dans un hôtel et dans un cabaret pour voir les toiles de ce dernier et les sculptures de Razack.
Quand nous arrivons en classe, c'est l'heure de la remise des diplômes et des discours de remerciements. Les élèves espèrent que d'autres prendront la suite pour les former sur des logiciels artistiques.
Régis semble un peu fatigué, la pression qui retombe sans doute.
Le lendemain, nous quittons l'hôtel pour rejoindre Boukoumbé et visiter les Tata Somba Traditionnelles. Le Togo n'est pas très loin. Un guide nous accueille au village "La Perle de l'Atacora" et nous conduit à une première Tata Somba. Des ossements ornent la porte d'entrée et on peut encore apercevoir des plumes sur les fétiches qui sont simplement des endroits dédiés aux sacrifices. Dans l'entrée il y a sur la gauche un plan de travail qui surplombe un petit poulailler intérieur. Sur la droite il y un trou dans le sol pour piler le grain. La suie recouvre les murs qui sont fait d'argile et de bouse de vache car ils doivent faire bruler des feux à l'intérieur pour préserver les poutres et le crépi. La salle principale est assez grande mais les fenêtres se résument à de toutes petites ouvertures pour préserver la fraîcheur, on peut accéder à de petites salles, où on garde les animaux. On passe ensuite par la cuisine et de là à trois terrasses qui sont construites en pente pour que l'eau s'écoule facilement. Sur la terrasse la plus haute, il y a un endroit où les parents conservent leurs secrets sous une pierre. Les enfants ne sont autorisés à y regarder qu'à la mort de l'un d'entre eux, et y prennent de quoi faire un sacrifice en honneur au défunt.
Nous reprenons la route pour nous arrêter au marché de Boukoumbé où Régis a fait honneur à la Tchouk de la soeur d'Arthur qui est originaire de là bas.
Vers le milieu de l'après midi nous sommes arrivés à la maison des volontaires de Tanguiéta qui est une ville moins animée que Natitingou. Nous sommes sortis le soir (sans Régis) avec les délégués sur place à l'A.P.P. (A petits pas) une discothèque du coin, c'était bien de finir sur quelque chose de léger et ça a permis à certains de dormir une bonne partie du trajet Tanguiéta/Cotonou le lendemain.
Nous n'avons pas vu les nouveaux volontaires arriver malheureusement.
Un grand merci pour nous avoir suivi et encouragé pendant cette aventure!
During the last days we answered the questions that were not really related to the training et we went back to the internet café to finish the course of the previous week but as usual the connexion was short and we did not get the chance to show them how to create a blog as we had planned to. At least most of them created a Facebook account, it was just a way to get familiar with social networks.
We walked back to the Institute talking about each others's plans for the future. Léontine wanted to attend a Secretary distance learning course, Norbert who is older wants to go on with his computer training to keep a good memory and remain curious.
We stopped at a hotel where he and Razack exhibited a few paintings and sculptures.
When we arrived in the classroom it was time to give away the diplomas and to give thanks to each others. The students hope for other people to come after us, especially if they can teach them how to us artistic softwares. Régis looks a bit tired, probably because of all the pressure is gone.
The day after we left the hotel to join Boukoumbé to visit a village of traditional Tata Somba . Togo is just nearby. A guide welcomes us in a village called "The Atakora pearl" and walks us to the first Tata. Bones are decorating the doorway and we could still see feathers on top of the sacrifice spot called a fetish. In the entrance, on the left there was hen run and on the right there was a hole in the ground where they would grind grains with a giant wooden stick. There was soot all over the clay and cowpat walls because they need to burn fires inside the Tata whenever it rains to preserve beams and the rendering. The main room was quite spacious but the windows are just tiny openings in the wall to prevent the heat from getting in. From there you could walk to four other small rooms where animals were kept. There was a small kitchen that led to the sloping terraces which were built this way to allow water to flow away. On the top terrace there was a spot where parents would keep their secrets under a big stone. Chidren would not be allowed to look under the stone before one of the parents death. The would take what was hidden there to operate a sacrifice to pay tribute to the deceased. The then drove to Boukoumbé market where Régis had his last Tchouk which this time what made by Arthur's sister because it is they native village.
We arrived at Tanguiéta volonteers house in the middle of the afternoon. The town is more peaceful than Natitingou. We went out in the evening (without Régis) with the P.U. delgates in a disco called A.P.P. (A petits pas - with small steps) it was nice to finish the trip on a lighter note and it allowed some of us to sleep during most of the trip on the following day when we drove back to Cotonou.
Unfortunately we were unable to meet the newcomers. Many thanks for your attention and encouragements during this adventure!
Jour 11 “La brèche de Nati” - Day 11 « La Brèche de Nati »
La fin des cours approche et certains participants ne se représentent pas. Nous continuons néanmoins avec ceux qui restent mais les problèmes techniques restent un obstacle.
Il semble que les bases de connaissance sont bien acquises, c’est déjà ça. Nous ne parvenons toujours pas à nous connecter à internet…
Le soir (ici les gens disent bonsoir à partir de midi !) nous donnons rendez-vous à Solange et Hervé (notre guide touristique et élève) pour boire un verre à la Brèche de Nati, une Tata Somba transformée en bar que nous avions visité au début de notre séjour.
Nous allons sur la terrasse. Il y a un trou qui permettait dans le passé de laisser entrer les ennemis et de leur tirer des flèches dessus, maintenant ils ont installé une cloche pour appeler le serveur !
L’ambiance est bonne Régis boit sa Béninoise (bière) et je prends le soda qu’on trouve partout ici le Youki (il est rare de trouver une boisson non gazeuse). C’est la première fois qu’on échange réellement sur nos pays respectifs, sur la situation des personnes âgées par exemple. Ils nous disent qu’ici les plus vieux s’occupent des plus jeunes et que cela fonctionne bien. Malheureusement l’orage approche et nous devons écourter notre entrevue, nous arrivons à l’hôtel juste avant la pluie.
Nous ne connaissons pas vraiment le programme de notre fin de semaine. Il est possible que nous ayions à quitter l’hôtel plus tôt que prévu car la fête de l’Indépendance approche et les places sont chères, nous attendons d’en savoir plus...
Nous avons prévu d’aller à Boukoumbé visiter les autres styles de Tata Somba samedi et de rejoindre les autres bénévoles à la maison des volontaires de Tanguiéta. De là, nous reprendrons le bus pour Cotonou et de là l’avion pour Paris, notre séjour touche déjà à sa fin ! Personnellement le dépaysement est tel que j’ai le sentiment d’être partie depuis des mois.
The end of our training is coming closer and some students do not show up anymore. Nevertheless we go on despite the technical problems that remain an issue.
The basics have been well understood and remembered, this is already a victory. We are still unable to connect to the internet…
In the evening (people here say good evening from 12 P.M. on !) we had planned to meet Solange and Hervé (our tourist guide and student) and had a drink at La Brèche de Nati, a Tata Somba transformed as a bar that we had visited at the beginning of our stay.
We went on the terrace, there was a hole there that used to allow them to let enemies in and shoot arrows, now they have installed a bell to call the waiter!
The atmosphere was good and Regis drunk a Beninoise (beer) while I had the soda that you find everywhere here called Youki (it’s nearly impossible to find non-sparkling drinks). It was the first time we really had the chance to talk about our countries. We discussed the situation of old people for instance. Here the elders take care of the very young children and they say it works well. Unfortunately the storm was approaching and we reached the hotel right before it broke.
We do not really know the program of the end of the week. There is a chance we have to leave the hotel before we had planned to because Independance day is coming and the hotel is full...
We hope to go to Boukoumbé on Saturday to visit other types of Tata Sombas and meet the other volunteers in Tanguieta, from there, we will take the bus to Cotonou where we will catch the plane to Paris, our trip is already nearly over! I have the feeling I have already been here for months.
Jour 10 “Chez le tailleur” - Day 10 « To the tailor »
Un jour de cours comme les autres, nous commençons à nous sentir un peu chez nous ici…enfin presque! Régis photographe inépuisable traque les margouillats (lézards multicolores) de l’hôtel mais ils se déplacent très rapidement. A l’institut nous récapitulons toujours les cours précédents pour nous assurer que les élèves ont compris et cela semble être le cas. Il est tout de même problématique de faire une formation en informatique quand on a deux ordinateurs pour presque dix élèves, les coupures d’électricité sont régulières et devons faire preuve d’imagination ! De toute façon il faut qu’ils trouvent un moyen d’utiliser les logiciels régulièrement s’ils veulent réellement intégrer le contenu du cours.
Cet après-midi, nous allons chez le tailleur de Solange avec les pagnes que nous avions acheté sur le marché. Nous passons du temps à lui expliquer nos besoins pendant que ses petites mains attendent les instructions. Tout sera près pour vendredi, comment ? Seul lui le sait ! On peut lui demander n’importe quel model, c’est génial. Ils rient beaucoup quand Stéphanie et moi leur disons que nous porterons les hauts taillés dans les pagnes sur nos jeans car ici cela ne se fait pas.
Les rapports sont un peu tendus entre Régis et moi par moments, la chaleur parfois, la fatigue surtout ou bien les mœurs différentes auxquelles nous devons nous adapter et chacun a sa vision des choses, cela soulève beaucoup de débats et les discussions sont animées.
Régis est très à l’aise et tolérant, moi j’ai plus de difficultés à dépasser certaines choses : nous sommes dans une démarche de solidarité mais malgré leur gentillesse les gens ne semblent nous voir qu’à travers le filtre de leurs attentes et de leurs besoins ; la rencontre spontanée est difficile. Peut-on parler d’opportunisme quand les manques sont réels ? Ici il n’est pas question de couleur de peau mais d’argent et du rapport entre ceux qui ont un pouvoir d’achat et ceux qui n’en ont pas.
Le plus dur c’est de ne pas sombrer dans la culpabilité car malheureusement il est absolument impossible d’aider tout le monde et quoi que nous fassions ce ne sera jamais suffisant. Heureusement, nos élèves sont très amicaux, ils nous demandent si nous allons revenir et font des montages avec nos photos pour nous habiller de costumes locaux et nous offre des fleurs!
Nous voulions partager cela aussi avec vous, pour ceux qui prendront la suite et aussi car nous pensons qu’un vrai voyage est aussi un voyage intérieur et c’est bien ce que nous vivons.
An ordinary day, it’s starting to feel like home here…or nearly! Régis untiring photographer is trying to capture the hotel margouillats (multi-colored lezards) but they move very quickly. At the institute, we tried to recapitulate the previous lessons like any other day to make sure that the students have understood everything and it seems to work. It’s difficult to be efficient with two computers for nearly ten people, we must be imaginative. Anyway they should practice regularly if they really want to integrate what we have told them.
This afternoon we went to Solange’s tailor with the cloth we had bought at the market. We spent some time choosing among the different shapes and models everything was doable, it was fun! They laughed a lot when Stéphanie and I told them that we would wear the shirts on top of our jeans because you don’t do this here!
The relationship between Regis and I is a bit tense these days, due to the heat maybe, the fatigue mostly or the different morals and customs we need to adjust to. Each of us has his own opinions and the discussions are sometimes lively. Régis is very comfortable and tolerant, I sometimes find difficult to get over certain things: Our action here is one of solidarity but despite their kindness people seem to see us only through the filter of their expectations and needs. Spontaneity is not really on the menu. I wonder if one can talk about expendiency when people have real needs. The color of our skin is not an issue but money definitely is.
The hardest thing is not let go of irrational guilt as it is absolutely impossible to help everyone and realize that whatever we do, it will not be enough.
Luckily, our students are very friendly, they ask us if we plan to come back in the future, make picture arrangements of us to change our cloth into traditional ones and offer us flowers!
Anyway we wanted to share this with you for those who plan to come after us and also because we think that travelling is also an inner experience, and this is what we are going through.
Jour 9 : “Un moment authentique” - Day 9: « A moment of authenticity »
Nous avons commencé les cours à l’Institut et à onze heures tout le monde s’est mis en marche pour rejoindre le café internet et finir notre cours de vendredi. Nous n’avions pas assez d’ordinateurs, certains ne fonctionnaient pas où les pages se téléchargeaient très lentement mais finalement chacun a réussi à créer son adresse mail. Nous nous sommes demandé si la formation était appropriée pour certains élèves déjà expérimentés mais il n’est pas seulement question d’apprendre mais aussi d’être capable de transmettre les informations à d’autres personnes par la suite et cela leur donne l’occasion d’être sur internet gratuitement.
Cette après-midi nous avons rendez-vous avec un des artistes, Salomon Yokossi, Yokossi étant le nom du quartier de Natitingou où il est né et réside encore, c’est là que nous le suivons.
L’endroit est charmant, des petites rues, une ambiance familiale, du calme, de beaux Baobabs. Ils ont leur propre cimetière et nous sommes présentés au doyen du quartier avant l’aller plus loin dans la visite. Norbert Pamapangou dit Sanni, un autre élève, qui est peintre et guitariste, nous accompagne car il vit dans le même quartier. Nous visitons leurs ateliers respectifs, de petites chambres où ils résident également. Cependant personne ne semble vivre réellement seul ici. Salomon a des enfants qui ne sont pas loin de là, plusieurs générations sont ensemble mais chacun a son espace.
Leurs œuvres sont chargées de revendications, et d’interrogations sur l’avenir de l’Afrique. Bien sûr la communication en général et l’informatique en particulier sont très importants car chacun est conscient qu’ils peuvent jouer un grand rôle dans le développement de la région.
Salomon sort toutes ses toiles, il s’exprime sur des moments de vie, il y est question de trahison, ou encore d’obsession pour l’argent. Il espère être sélectionné pour exposer à Paris à la fondation Cartier dans un prochain concours.
Ils nous parlent de leurs vies et de leurs attentes, nous repartons avec la satisfaction d’avoir vu un peu du vrai Natitingou et d’avoir un vécu un moment authentique.
We started to study at the Institute until 11A.M. then we all walked to the Internet café to finish Friday’s course. We did not have enough computers and it took forever to download pages but in the end everyone was able to create a personal email address. We wondered if the course was appropriate for some of them who were very experienced already but they also want to be able to teach what they learn to other people after our departure and it was the occasion for them to go on the Web for free.
In the afternoon we met Salomon Yokossi, Yokossi being the name of the neighborhood he was born in and where he still lives. We followed him there and the place was charming; tiny streets, a quiet family atmosphere where you can see old Baobabs. They have their own cemetery and we were introduced to the place’s elder before going any further.
Norbert Pamapangou also known as Sanni, another student who is also a painter and a guitar player joined us because he also lives in Yokossi. We had a look to their studios, tiny rooms where they also sleep but it does not look like anyone really lives on his own here. Salomon has children who stay nearby, several generations are gathered but each of them seems to have his own space.
Their work is loaded with claims and questions about the future of Africa. Of course communication in general and I.T. in particular are very important because everyone knows it can play an important part in the development of the region.
Salomon put all his canvas outside. They are about life moments and also treachery or obsession for money. He hopes to be selected during a future contest which would enable him to be part of an exhibition in la fondation Cartier in Paris.
We talked about their lives and expectations and left with a lot of satisfaction in our hearts because we had the feeling we had seen a little of the real Natitingou and had just lived a moment of authenticity.
Week-end : « Trop cher ! » - Week-end : « Too expensive ! »
Samedi matin à 10 heures (ce qui veut dire au moins 10.30 ici) Arthur est venu nous rejoindre à l’hôtel pour passer la matinée avec nous. Nous sommes partis avec nos casques pour revenir en Zem et il faisait déjà très chaud. Nous nous sommes d’abord arrêtés dans une galerie d’art remplie de masques, de sculptures, de tentures et de bijoux en tous genres. M. N’Diaye y forme des jeunes sans ressources à différentes techniques artisanales.
Le vieux gérant est très rusé et j’ai du mal à négocier car au final le prix est assez bas mais Arthur insiste « il faut casser ça (le prix) !! » les négociations sont théâtrales, il convient d’avoir l’air choqué quand on vous annonce le prix, faire mine de partir pour que le vendeur ait le loisir de vous courir après. Le vieux me dit « tu montes un peu, je descends un peu » nous finirons par nous entendre sur un « dernier prix ». Par contre il n’aura pas le chapeau australien de Régis qu’il convoitait tant.
Nous marchons une petite demi-heure en direction du marché et je commence déjà à repérer les mille et uns motifs et couleurs des pagnes que tout le monde porte au Bénin contrairement à d’autres pays d’Afrique où ils sont, parait-il moins colorés.
Quand Stéphanie et Solange nous rejoignent dans une buvette du quartier, nous allons directement au marché où Solange commence une négociation des plus spectaculaire, nous visiterons au moins sept stands de pagnes, même sa sœur est venue en renfort pour baisser le prix. Apparemment les pagnes du Ghana et de la Côte d’Ivoire sont de meilleure qualité et le plus dur est de choisir entre tous les modèles ; nous en avons même vu avec des Tours Eiffel.
Le soir nous avons quelques difficultés à trouver trois Zems d’un coup car le Ministre de l’Agriculture est en ville et les a tous réuni. Tous le monde se plaint du retard des travaux pour la fête de l’indépendance, il est pratiquement impossible qu’ils soient finis pour le 1er août alors que les autorités ont été prévenues de l’évènement depuis 2009. Les gens de Nati pensent qu’après la fête tout sera laissé à l’abandon faute d’argent. Ce soir, pour la première fois, la grande avenue a été éclairée, alors même que toute la ville est privée d’électricité depuis ce midi. On dit même qu’une fontaine a été construite vers l’hôtel de ville alors même que beaucoup de gens n’ont pas suffisamment d’eau potable.
Arthur me confie que le gouvernement a aussi promis la gratuité de l’école mais sur le terrain, rien ne se fait. Certains parents ne paient qu’un trimestre ou n’ont même pas assez pour donner un petit déjeuner et un cahier à leurs enfants. En conséquence le taux d’analphabétisme est de 80 %. Difficile à ce niveau de parler aux gens d’écologie et de développement durable. Natitingou est plantée au milieu d’une végétation luxuriante mais les déchets recouvrent la ville. Les gens jettent tout à même le sol et malgré plusieurs tentatives la prise de conscience n’est pas à l’ordre du jour.
Nous arrivons chez Arthur, deux bâtiments et une petite cour remplie d’enfants, de poules et de chiens. Régis goûte à la Tchoukoutou (dite Tchouk) la bière locale et Solange nous sert des beignets d’haricots et des frites d’igname puis une pâte de riz avec du fromage et une sauce d’arachide. Ils ont trois filles adorables qui viennent nous montrer leurs dessins. Solange nous parle un peu de son métier d’institutrice, elle avait 50 élèves dans sa classe l’an dernier, Arthur a eu parfois eu plus de 100 lycéens dans son cours quand il enseignait !
Solange doit soumettre ses cours tous les mercredis et vendredis au directeur de l’école pour validation. Certains enfants dorment parce qu’ils ont trop faim où ont simplement du mal à se faire au français qui n’est pas leur langue maternelle.
Nous rentrons en Zem, pensifs sauf Régis qui se fait une frayeur sur le sien qui ne pouvant redémarrer à un moment de la course a cru bon de rouler beaucoup trop vite sur un chemin escarpé et plein d’ornières, pour rattraper son retard.
Dimanche, nous partons à 9 heures aux chutes de Kota avec Hervé, un des élèves. Mieux vaut aimer la conduite sportive à Nati ! Nous traversons des chemins boueux pleins de gros cailloux en berline et ça secoue un peu…c’est agréable de quitter la ville pleine de poussière et de marcher en pleine nature. Hervé qui est aussi fleuriste à ses heures nous parle des arbres du coin : des flamboyants à fleurs rouges ou jaunes, des roseaux (bambous chinois !), des bambous africains, des mélés (ou métés) dont les graines servent à la fabrication de la moutarde. Il nous montre aussi les vestiges des camps de l’armée de Kaba dont nous visitons la stelle à l’entrée de la ville, en revenant. Le monument est en cours de rénovation et il n’y a pas grand-chose à voir sauf la statue de l’archer Kaba et en haut une vue panoramique des environs.
La pluie nous aurait empêché de faire quoi que ce soit d’intéressant de notre après-midi, si Régis ne nous avait pas entraîné en centre ville, Stéphanie, Nicolas qui travaille à l’hôtel et moi-même. En cours de promenade, l’orage est si fort que nous sommes contraints de nous réfugier dans la buvette la plus proche. Nous rentrons à petits pas en tentant de ne pas tomber dans les écoulements de boue causés par l’orage.
Heureusement ce soir Nicolas nous fait goûter son fameux couscous Béninois !
On Saturday morning at 10 A.M. (which can mean 10.30 here) Arthur came over to spend the morning together. We left with our helmets and walked downtown, the weather was already very warm. We stopped at a gallery filled with masks, sculptures, hangings and jewels of all sorts. Mr. N’Diaye trains here young pennyless people in various technics of craftmanship.
The old man was very cunning and I had a hard time negociating especially because in the end the price is quite cheap but Arthur insisted « you must break this down (the price) ». The task-work is supposed to be very theatrical; you are to look amazed when you hear the first offer, to pretend you leave to give the chance to the seller to run after you. He suggested “you increase a bit, I decrease a little”, we eventually agreed on a “final price”. However, he will not have Regis’s Australian hat he longed for.
We walked 30 more minutes to reach the market place and I started to pay more attention to the numerous colors and patterns of the coton waist pieces that many locals wear in Benin it is said that they are the most colorful in Africa.
When Stéphanie and Solange met us in the neighborhood bar, we go straight to the market where Solange started a spectacular negotiation, we visited at least 7 kiosks and even her sister came by to help get the best price. Apparently the cloth from Ghana and Ivory Coast are the best ones, it was quite difficult to choose among all these beautiful colors, we even saw cloth with Eiffel towers patterns.
In the evening, we struggled a bit to find three Zems to go to Arthur’s house because the Agriculture Minister was holding a gathering. Everyone is complaining about the construction work for Independence day because it is nearly impossible to finish it on time and even though the project has been “in progress” for the last two years, they only started to work a few weeks ago. Most Nati’s inhabitants think they will just leave it unfinished as soon as the party is over because money is missing. Tonight, for the first time streets lights were turned on whereas most of the city was deprived of electricity since noon. Some say that a fountain was built near the City Hall but many people here do not have enough drinkable water…
Arthur confides that the government also promised that children would soon go to school for free but in reality nothing is really happening. Some parents can only pay for a school quarter or do not even have enough money to buy a breakfast and a notebook for their child. Consequently the analphabetism rate is no less than 80%, talking about ecology in these conditions is challenging. Natitingou is standing in the middle of a luxuriant landscape but wastes are covering over the whole city. People just throw their stuff anywhere on the ground and despite several attempts to collect the trash, it is quite obvious that people are still totally unconscious of the trouble it will undoubtedly bring.
At Arthur’s, children, chicken and dogs were running around in the front yard when we arrived. Regis gave a try to the Tchoukoutou (a.k.a.Tchouk) the local beer with Arthur, and Solange served bean donuts, igname fries and a rice paste with cheese and peanut sauce. They have three adorable daughters who showed us their drawings. Solange talked about her school-mistress job, she had 50 pupils last year. Arthur had sometimes more than a hundred students when he used to teach!
The school Director controls all the lessons beforehand every Wednesdays and Fridays. Some children are too sleepy to study often because they are hungry or simply because they have a hard time understanding French which is not their Mother tongue.
We went back to the hotel by Zems thinking about all this except for Régis who had the scariest time on his because the driver could not restart the engine at some point of the ride and had to drive way too fast in a very damaged and dark path to arrive on time.
On Sunday we left the hotel at 9 A.M. for a short trip to the Kota waterfalls with Hervé one of the students. You’d better like sportive ride Nati! We drove on muddy roads full of big stones in a Berlin car and it shook a bit. We were delighted to leave the dusty city centre and walk in a natural environment for a while. Hervé, who is also a flower-gardener at times, told us the names of the surrounding trees: Flamboyants with red or yellows flowers, Reeds (Chinese Bamboos), African Bamboos, Mélés (or Métés) you can use its seeds to make mustard. He also showed the traces of the ancient Kaba camps whose monument we visited on our way back. It was being renovated and there’s not much to see there except for Kaba the Archer’s statue and a beautiful panoramic view of the surroundings. The rain would have prevented us to do anything interesting in the afternoon if Régis had not decided to take us downtown, Stéphanie, Nicolas (who works at the hotel) and I right before the storm arrived. The rain was so incredibly heavy that we had to run to the nearest bar before walking back very cautiously not to fall in the mud
Luckily at diner Nicolas had cooked his renowned Benin Couscous!