Week-end : « Trop cher ! » - Week-end : « Too expensive ! »

Samedi matin à 10 heures (ce qui veut dire au moins 10.30 ici) Arthur est venu nous rejoindre à l’hôtel pour passer la matinée avec nous. Nous sommes partis avec nos casques pour revenir en Zem et il faisait déjà très chaud. Nous nous sommes d’abord arrêtés dans une galerie d’art remplie de masques, de sculptures, de tentures et de bijoux en tous genres.  M. N’Diaye y forme des jeunes sans ressources à différentes techniques artisanales.

Le vieux gérant est très rusé et j’ai du mal à négocier car au final le prix est assez bas mais Arthur insiste « il faut casser ça (le prix) !! » les négociations sont théâtrales, il convient d’avoir l’air choqué quand on vous annonce le prix, faire mine de partir pour que le vendeur ait le loisir de vous courir après. Le vieux me dit « tu montes un peu, je descends un peu » nous finirons par nous entendre sur un « dernier prix ». Par contre il n’aura pas le chapeau australien de Régis qu’il convoitait tant.

Nous marchons une petite demi-heure en direction du marché et je commence déjà à repérer les mille et uns motifs et couleurs des pagnes que tout le monde porte au Bénin contrairement à d’autres pays d’Afrique où ils sont, parait-il moins colorés.

Quand Stéphanie et Solange nous rejoignent dans une buvette du quartier, nous allons directement au marché où Solange commence une négociation des plus spectaculaire, nous visiterons au moins sept stands de pagnes, même sa sœur est venue en renfort pour baisser le prix. Apparemment les pagnes du Ghana et de la Côte d’Ivoire sont de meilleure qualité et le plus dur est de choisir entre tous les modèles ; nous en avons même vu avec des Tours Eiffel.

 

Le soir nous avons quelques difficultés à trouver trois Zems d’un coup car le Ministre de l’Agriculture est en ville et les a tous réuni. Tous le monde se plaint du retard des travaux pour la fête de l’indépendance, il est pratiquement impossible qu’ils soient finis pour le 1er août alors que les autorités ont été prévenues de l’évènement depuis  2009. Les gens de Nati pensent qu’après la fête tout sera laissé à l’abandon faute d’argent.  Ce soir, pour la première fois, la grande avenue a été éclairée, alors même que toute la ville est privée d’électricité depuis ce midi.  On dit même qu’une fontaine a été construite vers  l’hôtel de ville alors même que beaucoup de gens n’ont pas suffisamment d’eau potable.

Arthur me confie que le gouvernement a aussi promis la gratuité de l’école mais sur le terrain, rien ne se fait. Certains parents ne paient qu’un trimestre ou n’ont même pas assez pour donner un petit déjeuner et un cahier à leurs enfants. En conséquence le taux d’analphabétisme est de 80 %. Difficile à ce niveau de parler aux gens d’écologie et de développement durable. Natitingou est plantée au milieu d’une végétation luxuriante mais les déchets recouvrent  la ville. Les gens jettent tout à même le sol et malgré plusieurs tentatives la prise de conscience n’est pas à l’ordre du jour.

Nous arrivons chez Arthur, deux bâtiments et une petite cour remplie d’enfants, de poules et de chiens.  Régis goûte à la Tchoukoutou (dite Tchouk) la bière locale et Solange nous sert des beignets d’haricots et des frites d’igname puis une pâte de riz avec du fromage et une sauce d’arachide. Ils ont trois filles adorables qui viennent nous montrer leurs dessins. Solange nous parle un peu de son métier d’institutrice, elle avait 50 élèves dans sa classe l’an dernier, Arthur a eu parfois eu plus de 100 lycéens dans son cours quand il enseignait !

Solange doit soumettre ses cours tous les mercredis et vendredis  au directeur de l’école pour validation. Certains  enfants dorment parce qu’ils ont trop faim où ont simplement du mal à se faire au français qui n’est pas leur langue maternelle.

Nous rentrons en Zem, pensifs sauf Régis qui se fait une frayeur sur le sien qui ne pouvant redémarrer à un moment de la course a cru bon de rouler beaucoup trop vite sur un chemin escarpé et plein d’ornières, pour rattraper son retard.

 

 

Dimanche, nous partons à 9 heures aux chutes de Kota avec Hervé, un des élèves. Mieux vaut aimer la conduite sportive à Nati ! Nous traversons des chemins boueux pleins de gros cailloux en berline et ça secoue un peu…c’est agréable de quitter  la ville pleine de poussière et de marcher en pleine nature. Hervé qui est aussi fleuriste à ses heures nous  parle des arbres du coin : des flamboyants à fleurs rouges ou jaunes, des roseaux (bambous chinois !), des bambous africains, des mélés (ou métés) dont les graines servent à la fabrication de la moutarde.  Il nous montre aussi les vestiges des camps de l’armée de Kaba dont nous visitons la stelle à l’entrée de la ville, en revenant. Le monument est en cours de rénovation et il n’y a pas grand-chose à voir sauf la statue de l’archer Kaba et en haut une vue panoramique des environs.

La pluie nous aurait empêché de faire quoi que ce soit d’intéressant de notre après-midi, si Régis ne nous avait pas entraîné en centre ville, Stéphanie, Nicolas qui travaille à l’hôtel et moi-même. En cours de promenade, l’orage est  si fort que nous sommes contraints de nous réfugier dans la buvette la plus proche. Nous rentrons à petits pas en tentant de ne pas tomber dans les écoulements de boue causés par l’orage.

Heureusement ce soir Nicolas nous fait goûter son fameux couscous Béninois !

 


 

On Saturday morning at 10 A.M. (which can mean 10.30 here) Arthur came over to spend the morning together. We left with our helmets and walked downtown, the weather was already very warm. We stopped at a gallery filled with masks, sculptures, hangings and jewels of all sorts. Mr. N’Diaye trains here young pennyless people in various technics of craftmanship.

The old man was very cunning and I had a hard time negociating especially because in the end the price is quite cheap but Arthur insisted « you must break this down (the price) ». The task-work is supposed to be very theatrical; you are to look amazed when you hear the first offer, to pretend you leave to give the chance to the seller to run after you. He suggested “you increase a bit, I decrease a little”, we eventually agreed on a “final price”. However, he will not have Regis’s Australian hat he longed for.

We walked 30 more minutes to reach the market place and I started to pay more attention to the numerous colors and patterns of the coton waist pieces that many locals wear in Benin it is said that they are the most colorful in Africa.

 

When Stéphanie and Solange met us in the neighborhood bar, we go straight to the market where Solange started a spectacular negotiation, we visited at least 7 kiosks and even her sister came by to help get the best price. Apparently the cloth from Ghana and Ivory Coast are the best ones, it was quite difficult to choose among all these beautiful colors, we even saw cloth with Eiffel towers patterns.

In the evening, we struggled a bit to find three Zems to go to Arthur’s house because the Agriculture Minister was holding a gathering. Everyone is complaining about the construction work for Independence day because it is nearly impossible to finish it on time and even though the project has been “in progress” for the last two years,  they only started to work a few weeks ago. Most Nati’s inhabitants think they will just leave it unfinished as soon as the party is over because money is missing. Tonight, for the first time streets lights were turned on whereas most of the city was deprived of electricity since noon. Some say that a fountain was built near the City Hall but many people here do not have enough drinkable water…

Arthur confides that the government also promised that children would soon go to school for free but in reality nothing is really happening. Some parents can only pay for a school quarter or do not even have enough money to buy a breakfast and a notebook for their child. Consequently the analphabetism rate is no less than 80%, talking about ecology in these conditions is challenging. Natitingou is standing in the middle of a luxuriant landscape but wastes are covering over the whole city. People just throw their stuff anywhere on the ground and despite several attempts to collect the trash, it is quite obvious that people are still totally unconscious of the trouble it will undoubtedly bring.

At Arthur’s, children, chicken and dogs were running around in the front yard when we arrived. Regis gave a try to the Tchoukoutou (a.k.a.Tchouk) the local beer with Arthur, and Solange served bean donuts, igname fries and a rice paste with cheese and peanut sauce. They have three adorable daughters who showed us their drawings. Solange talked about her school-mistress job, she had 50 pupils last year. Arthur had sometimes more than a hundred students when he used to teach!

The school Director controls all the lessons beforehand every Wednesdays and Fridays. Some children are too sleepy to study often because they are hungry or simply because they have a hard time understanding French which is not their Mother tongue.

We went back to the hotel by Zems thinking about all this except for Régis who had the scariest time on his because the driver could not restart the engine at some point of the ride and had to drive way too fast in a very damaged and dark path to arrive on time.

 

On Sunday we left the hotel at 9 A.M. for a short trip to the Kota waterfalls with Hervé one of the students. You’d better like sportive ride Nati! We drove on muddy roads full of big stones in a Berlin car and it shook a bit. We were delighted to leave the dusty city centre and walk in a natural environment for a while. Hervé, who is also a flower-gardener at times, told us the names of the surrounding trees: Flamboyants with red or yellows flowers, Reeds (Chinese Bamboos), African Bamboos, Mélés (or Métés) you can use its seeds to make mustard. He also showed the traces of the ancient Kaba camps whose monument we visited on our way back.  It was being renovated and there’s not much to see there except for Kaba the Archer’s statue and a beautiful panoramic view of the surroundings.  The rain would have prevented us to do anything interesting in the afternoon if Régis had not decided to take us downtown, Stéphanie, Nicolas (who works at the hotel) and I right before the storm arrived. The rain was so incredibly heavy that we had to run to the nearest bar before walking back very cautiously not to fall in the mud

Luckily at diner Nicolas had cooked his renowned Benin Couscous!



21/07/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 6 autres membres